Du 12 au 18 Juillet 2010 : Rapa Nui, L'île de Pâques

Rapa Nui - Cliquez sur la photo pour voir le reste de l'album et ses légendes


Ce n'est pas tous les jours que l'on peut se permettre de fouler la terre de l'île de Pâques, ou plutôt "Rapa Nui" comme l'appellent ses habitants...
Venant d'Europe, il nous aurait fallu minimum 24 heures d'avion non stop, sans parler du budget ! Vivant au Chili, c'est le moment d'aller explorer cette île mi-chilienne mi-polynésienne, à plus de 3 700 km du continent, l'un des territoires habités les plus isolés de la planète...

Vacances d'hiver - Dimanche 11 juillet 2010, il est 23h30 et nous attendons notre avion à l'aéroport de Santiago...
Ce fût une journée bien remplie : finale de la coupe du monde de foot chez Anne et Armin (un grand jour pour Miguel et les espagnols du monde entier!!!), suivie de l'éclipse partielle du soleil en direct du Curicó, préparation de nos inséparables sacs à dos, course contre la montre pour prendre le bus pour Santiago puis rejoindre l'aéroport... Nous soufflons enfin et prenons le temps de réaliser que dans 6 heures, nous serons à Rapa Nui !!!
Que savons-nous de l'île de Pâques ? Peu de choses finalement, ce que nous avons entrelu sur Internet, les avis de ceux qui y sont allés avant nous, pas tous positifs... Nous ne voulons pas trop attendre de ce voyage : il va sans doute y avoir beaucoup de touristes venus assister à l'éclipse totale de soleil (Eh oui!!! Nous l'avons loupée à quelques heures près !!!). Par ailleurs, l'île est tellement "exportée" sous son côté paradisiaque et culturel que nous avons peur d'être déçus par la suite. Cependant, nous profitons de ce moment de répit pour nous imprégner de l'histoire de l'île à travers notre inséparable guide, que nous connaissons presque entièrement maintenant... C'est aussi le dernier voyage (pour cette fois) avant de rentrer en Europe... La nostalgie commence à s'emparer de nous... Pas trop vite quand même ! Nous décollons vers notre destination !

"Iorana Rapa Nui !" Nous y voici... Encore engourdis par le voyage, fatigés par notre petite nuit, le décallage horaire, et par la recherche d'un camping à 4h du matin (heure locale), nous découvrons notre premier "moai"... Il est là, comme sorti d'un rêve, au bord de l'Océan. Beau, grand, impressionant et émouvant... magique. Puis vient le deuxième "moai", puis tout un "ahu"... Nous tombons sous le charme de Rapa Nui et de ses "moais"...

Petit à petit, nous nous familiarisons avec le vocabulaire :
- Moais ou moaïs : ce sont les fameuses statues qui ont fait la renommée de l’île de Pâques. Sculptées dans des roches volcaniques, leur taille varie de 2,5 à 9 mètres de haut. Il y en a plus de 800 répartis sur toute l'île, regardant vers l'intérieur de l'île.
- Les "ahus" : plates-formes monumentales construites en pierre volcanique sur lesquelles reposaient les moais. Lieux sacrés pour les pascuans car ils servaient de sépulture aux différentes familles.
- Les "pukao" : gigantescques chapeaux de scorie volcanique dont les rapa nui ornaient la tête de certains moais.

Ahu Tahai, Ahu Tongariki, Ahu Akivi, Tapati Rapa Nui, Motu Nui, Anakena, Hopu Manu...

Petit à petit, nous découvrons l'histoire de l'île et ses légendes...
L'histoire d'un roi polynésien déchu, Hotu Matua, qui vint s'y installer avec son épouse et sa suite, emmenant avec eux animaux et plantes, et donnant à l'île le nom de : "Te pito o te henua" (le nombril du monde).
L'histoire de différentes tribus, notamment les rivales des Oreilles Courtes et des Oreilles Longues, qui rendaient hommage à leurs divinités et ancêtres en leur édifiant des moais.
L'histoire de guerres tribales durant lesquelles les tribus s'entretuèrent et les moais furent détruits, face contre terre.
L'histoire d'une croyance en un dieu, Make Make et en l'"homme-oiseau", son intermédiaire parmi les hommes. Et d'une cérémonie annuelle légendaire visant à selectionner l'"homme-oiseau" de l'année, le candidat le plus rapide pour recueillir le premier oeuf des hirondelles de mer sur l'îlot Motu Nui, puis le ramener à la nage dans des eaux infestées de requins.
L'histoire d'une dissémination de la population en raison des guerres et de la raréfaction des ressources (à l'échelle d'une île, ce qui pourrait arriver à notre planète en cas de surexploitation...).
L'histoire d'une colonisation désastreuse, la plupart du temps synonyme de pillage, esclavage, domination et disparition de la culture de l'île.
L'histoire de scientifiques et archéologues qui tentent de comprendre et de retracer l'histoire si longtemps effacées... Comment les Moais étaient-ils fabriqués puis déplacés jusqu'aux "ahu"? Comment les Rapa Nui Soulevaient-ils les Moais pour les placer sur les "ahu"? Pourquoi les avoir détruits? Quelle étaient les origines exactes des premiers pascuans?... et autant d'autres questions restées sans réponses.
Mais aussi et surtout l'histoire d'une île à mi-chemin entre l'Océanie et l'Amérique du Sud qui revendique sa culture, sa langue, son origine.

En peu de temps, nous sommes envoûtés par l'île, son histoire légendaire et ses habitants, et nous nous laissons guider à sa découverte. A vélo, en scooter, en voiture, ou à pied, nous allons de site en site (voir description plus détaillée de chaque site et de notre programme des sept jours dans l'article de Miguel) et apprenons à prendre le temps de nous imprégner de chaque endroit.
Car l'île de Rapa Nui a son propre rythme :
Le rythme de ses levers et couchers de soleil sur les Ahu et les Moais.
Le rythme de l'Océan Pacifique qui entoure ses 24km sur 12km.
Le rythme de son climat particulier qui nous montre un peu de chaque saison au cours d'une même journée et se déchaîne la nuit sur les campeurs non avertis qui voient leurs tentes innodées ou envolées.
Le rythme de ses habitants enjoués et détendus au marché artisanal ou à la messe du dimanche matin dans la petite église d'Hanga Roa pleine à craquer...
Nous faisons le vide, nous nous retrouvons et profitons de chaque endroit et de chaque moment. La rencontre avec Ariki, jeune pascuane qui nous éclaira et conseilla dans nos visites, le coucher du soleil sur les Ahu du complexe Tahai, le lever du soleil sur l'Ahu Tongariki avec en prime un groupe de danseurs rapa nui venu tourner sur le lieu, la visite de la fabrique des Moais au volcan Rano-Raraku, notre baignade dans le Pacifique sur la plage d'Ovahe et la promenade sur celle d'Anakena, la visite du village d'Orongo, et du cratère du volcan Rano Kau... Nous avons de plus en plus conscience de la chance que nous avons d'y être...

Et c'est déjà fini, nous revoilà à l'aéroport de Santiago, un dimanche soir... Avons-nous rêvé notre voyage à Rapa Nui ?

12 al 18 de Julio de 2010 : Rapa Nui o Isla de Pascua

Si en el momento de hacer este viaje de fantasía lo veíamos como un sueño, ahora después de tanto tiempo aún más. Por ello es mucho más difícil recordar nuestra semana en Rapa Nui, ya que las imágenes en mi cabeza están envueltas en un halo de irrealidad. Pero a pesar de todo intentaré ser fiel a lo que vivimos en la mágica Isla de Pascua.


Llegamos un día después del eclipse solar total, lo que nos dio algo de rabia porque desde Curicó sólo pudimos verlo parcial. Aún así no podíamos pedir más, sabíamos que la isla estaba llena para verlo, y a partir de este día se iría vaciando de gente para dejárnosla como se debe visitar un lugar tan especial.

Nuestro alojamiento previsto sería un camping para no perder la costumbre, además al ser un lugar muy turístico y alejado de cualquier continente, los precios eran muy elevados para todo. Y nosotros ya íbamos preparados, y nuestras mochilas estaban llenas de comida para pasar la semana.


El vuelo nos dejó a las 4 de la mañana en la oscuridad, y guiándonos por lo poco que habíamos visto en un mapa antes de salir, conseguimos llegar a la costa donde se encontraba la explanada llena de carpas de todos los observadores del eclipse. Tras despertar al vigilante del camping, nos propuso un sitio provisional hasta que se fuese despejando, y pudimos descansar un rato antes de despertarnos sólo parcialmente para contemplar el paraje en el que nos encontrábamos. No teníamos muy claro lo que íbamos a hacer, pero suponíamos que una semana era suficiente para recorrer la isla, aunque nunca sería bastante para disfrutarla en toda su plenitud. Desde Hanga Roa, donde nos encontrábamos y único núcleo de población, era fácil moverse al resto de la zona.


Empezamos visitando la costa oeste, y poco a poco nos iban saludando los indescriptibles moáis en sus ahu, o plataforma ceremonial (Marie describe mucho mejor toda la historia en su articulo). Delante de cada uno de ellos la sensación era surrealista, imaginando como pudieron llegar hasta ahí, y dejándonos transportar a una época pasada en la cual se les adoraba.


Después de visitar a pie las zonas más cercanas, pensamos que aprovecharíamos más el tiempo sobre dos ruedas. Así que dicho y hecho, en nuestros caballos de acero recorrimos sin problema la costa sur, disfrutando en cada parada de todos los moáis a lo largo del camino. Y a cada cual mejor: un ahu que nos recordaba a las piedras angulares de los incas, otro con todos sus moáis derribados y el impresionante Ahu Tongariki, reconstruido y con sus 15 moáis en pie. Además visitamos la fabrica de moáis, el mágico volcán Rano Raraku en cuya ladera sobresalían las esculturas, cuales setas después de un día de lluvia.


Pero la isla no es sólo moáis, además tiene bellos paisajes volcánicos y en uno de ellos esta construido el poblado de Orongo. Aquí se celebraron ritos dedicados al hombre-pájaro, y aún quedan algunas viviendas de piedra, pertenecientes al 2º periodo de la era Rapa Nui. Además, el cráter del volcán presenta una laguna, y en él, crece una vegetación endémica, muy utilizada por la población con fines medicinales desde la antigüedad.

Ya habíamos visitado la mitad sur de la isla, pero para ver el amanecer desde el Ahu Tongariki decidimos pasar a un vehículo a motor, y arrendamos una moto. Volvimos sobre nuestros pasos esta vez de noche, y con la poca luz del faro, conseguimos llegar finalmente al ansiado espectáculo de luz que nos esperaba. Además, para nuestra sorpresa, un grupo de danza tradicional Rapa Nui estaba grabando un vídeo a los pies del ahu. Y en ese ambiente mágico, el amanecer alcanzó mayor esplendor si cabe.
Aunque el día no había hecho más que empezar, y con el sol ya levantado recorrimos a pie la salvaje península de Poike, en la que hay innumerables secretos sólo conocidos por los locales. Desde ahí llegamos a la costa norte que fuimos bordeando, viendo varios petroglifos y el mayor moái erigido sobre un ahu. Junto a él, se encuentra una gran piedra redonda que llaman Ahu te Pito Kura, o el ombligo del mundo.

¿Y qué sería una isla sin playa? Pues para no ser menos, tiene dos: una, la de Ovahe más salvaje y entre acantilados, y otra, la de Anakena, con varios grupos de moáis y una repoblación de palmeras para parecer más exótica aún. Pudimos bañarnos en sus ricas aguas y hasta disfrutar de la segunda parte de la grabación del vídeo de los bailarines.
Por el camino de vuelta, visitamos la fabrica de pukao, o sombreros de los moáis, que se encuentra en el volcán Puna Pau. Y aún nos dio tiempo a llegar al único conjunto de moáis que miran hacia el mar, en el Ahu Akivi, completando un día en el que ya no podíamos saber si estábamos soñando o que ...


Nos dimos un día un poco más relajado para visitar Hanga Roa, aprovechando para conocer a algunos de sus habitantes y descubrir más acerca de su cultura.

Con las pilas recargadas nos dispusimos a subir al punto más alto de la isla, el volcán Terevaka, pasando antes por el museo de la isla. Desde la cima contemplamos sin problema su pequeño tamaño ..., aunque tan grande en su valor histórico. Y para despedirnos de la isla, fuimos a ver un espectáculo de danza, acompañados de unos amigos que conocimos, y acabamos bailando pascuence en la disco con música tradicional.

Con muy bonitos recuerdos pero con el sabor agridulce de necesitar mucho más tiempo para disfrutarla, nos fuimos de la isla con un Iorana Rapa Nui ...


Rapa Nui
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