17 et 18 janvier : San Pedro de Atacama et ses alentours - Chapitre 1

Après un voyage en bus de nuit en provenance d'Arica, nous nous sommes réveillés dans la deuxième région du Chili, à Calama, la capitale minière du pays. En fait, à proximité, se situe Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde. Après Sewell, une visite aurait été intéressante mais malheureusement il aurait fallu réserver à l'avance,ce que nous n'avions pas fait, et nous avions encore trop de choses à visiter et trop de peu de temps pour nous permettre cette halte !

Direction donc : San Pedro de Atacama, ville touristique par excellence, en plein cœur du désert le plus aride du monde, ce que nous l'avons bien senti dès notre arrivée... Nous avons élu domicile dans un camping très peu ombragé où chacun doit faire preuve d'ingéniosité pour trouver ou créer à l'aide de toiles l'ombre qui le protégera (un peu) pendant son séjour. Après la saison des pluies au Pérou, la chaleur sèche du désert ! 

Nous sommes arrivés un dimanche, et pas n'importe quel dimanche : le jour des élections présidentielles. Bien entendu, nous avions vécu la campagne électorale depuis novembre. N'ayant pas la télé, ce sont les multitudes d'affiches et pancartes en tous genres, disséminées un peu partout dans le pays, qui nous avaient attirées l'attention. En effet, il était alors de bon goût de placer 20 voire 30 fois la même pancarte à la suite dans une  même rue. Chaque candidat ayant les siennes, il ne restait pas beaucoup d'espace libre. Pancartes déchirées le jour, raccommodées et replacées la nuit. C'était à qui aurait l'affiche la plus grande ou le plus grand nombre de pancartes (les candidats pensaient sans doute que la vision de leur visage en très grand et des centaines de fois par jour aideraient à les faire élire...?). Comme partout, chacun y allait de son pronostic... 
Ce fameux dimanche, nous avons assisté au  traditionnel défilé des citoyens vers les urnes,  situées dans l'école de San Pedro protégée pour l'occasion par les militaires. Il faut quand même savoir qu'au Chili, ne s'inscrivent pour voter que ceux qui le souhaitent, mais une fois inscrits, on ne peut jamais revenir en arrière, c'est pour la vie et il y a obligation de voter à chaque fois, sous peine d'amende. Pas d'abstention donc. C'est finalement Mr Piñera, de droite, qui a été élu et remplacera en mars notre Mme Bachelet nationale. Ça a klaxonné mais la vente d'alcool était interdite dans tout le pays ce jour là en raison des élections (quelques restes d'anciennes dictatures, sûrement). Pas de fête arrosée donc.
 
Dimanche tranquille. Installation au camping, courses, repos, lessives... et organisation de notre séjour à San Pedro. Pour cela, nous nous sommes vite rendus compte que sans voiture (ou plutôt sans 4x4), il n'y avait pas vraiment d'autre solution que de passer par les tours-opérateurs pour découvrir le désert. Nous avons donc repris notre petite habitude du Pérou : à la manière de tous les autres touristes, nous avons fait le tour des agences, comparés, négocié, organisé...Le dimanche soir, le planning des 3 jours à venir était établi. Et quel programme !

Les geysers du Tatio (99km au nord de San Pedro - 4320 m d'altitude) 
Lever à 4h du matin. Nous avons prévu le polaire, les gants... car à 4300 m, il ne va pas faire chaud ! Un dénivelé de plus de 2000 m d'altitude en quelques heures, pour ceux qui ne sont pas habitués et qui sont fragiles, c'est difficile ! Nous arrivons sur le "champ géothermique" alors que le jour s'est levé depuis peu. C'est un spectacle impressionnant : de partout, sous les yeux d'une centaine de touristes ébahis, jaillissent des jets de vapeur et d'eau bouillante qui s'élèvent à plusieurs mètres de haut. Ça bouillonne, le souffre et autres minéraux colorent le sol autour des fumeroles, les montagnes de la Cordillère dominent le tout. On se croirait sur une autre planète. Il fait très froid (la température extérieure doit bien être proche de 0 degrés) et on ne tarde pas à se regrouper autour des fumeroles. A la fois parce que l'on se sent attirés par ces jets venus des profondeurs de la terre et parce que l'on veut se réchauffer. 
Cela semble s'apaiser... c'est reparti, ailleurs, plus fort, plus haut, plus beau. On pourrait rester des heures à observer le phénomène mais toutes les bonnes choses ont une fin : le réchauffement de l'air marque petit à petit la fin du spectacle. Prochaine représentation : la nuit prochaine à partir de 6h du matin.

Après toutes ces émotions, rien de tel qu'un  bon petit dej et un plongeon dans les eaux chaudes de l'une des piscines thermales naturelles environnantes. Puis, sur le chemin du retour, nous visitons Machuca, un petit village touristico-traditionnel et découvrons ou redécouvrons la faune de la Cordillère des Andes : vigognes, lamas, alpagas, ñandus (sorte de petite autruche), vizcacha (sorte de grand lapin à longue queue)... 

Une bonne sieste s'annonce afin de reprendre des forces pour l'après-midi et la suite des visites.

San Pedro de Atacama I
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